
La crise politico-institutionnelle au Mali, particulièrement marquée depuis le coup d’État de 2012 , a créé un terreau fertile pour les opportunistes de tout bord , qu’ils soient politiques ou issus de la société civile. Ces acteurs exploitent l’instabilité pour consolider ou renforcer leur influence, souvent au détriment de la stabilité et de la démocratie. Voici une analyse concise et impartiale du phénomène, basée sur les dynamiques observées .
Contexte de la crise
Le Mali, jadis considéré comme un modèle de démocratie en Afrique , a vu son système politique s’effondrer à partir de 2012. Les facteurs incluent :
▪︎Fragilité institutionnelle : Le coup d’État de 2012, suivi par ceux de 2020 et 2021, a révélé une gouvernance faible, marquée par la corruption et l’incapacité à répondre aux défis sécuritaires, notamment dans le Nord.
Insécurité et divisions territoriales : La rébellion , combinée à l’essor des groupes djihadistes (AQMI, JNIM, EIGS et Katiba de Macina ), a exacerbé les tensions , fragilisant l’unité nationale.
Les opportunistes dans la crise Malienne :
Les opportunistes se manifestent à plusieurs niveaux, exploitant le vide politique et institutionnel :
Élites politiques et acteurs de la société civile .
Société civile et médias :
Certains acteurs de la société civile, soutiennent les autorités de la transition pour des raisons idéologiques ou opportunistes, renforçant la rhétorique nationaliste tout en marginalisant les voix démocratiques.
Conséquences
Érosion de la démocratie : La marginalisation des partis politiques et la militarisation de la transition entravent le retour à un ordre constitutionnel. Les opportunistes, en soutenant ou en profitant de ces dynamiques, prolongent l’instabilité.D’ou la gestation de certains jeunes qui se disent politique ou de la société et parlznt aux noms des Maliens qui ne se reconnaissent pas en eux .Certains de ses jeunes n’ont aucune notoriété auprès des Maliens mais les médias sociaux font d’eux des acteurs consentuels.
Aggravation des tensions sociales : La mauvaise dichotomie entre « patriotes » (soutiens de la transition) et « apatrides » (opposants) alimente les divisions, tandis que le Malien lamda rêve de la stabilité .
Cette crise politique permet aux groupes armés opportunistes de continuer à exploiter le chaos, étendant leurs attaques au sud et non loin de Bamako.
Perspectives :
Pour contrer l’influence des opportunistes, plusieurs pistes émergent :
▪︎Retour à des pratiques démocratiques .
▪︎Renforcement des institutions .
▪︎Implication de la société civile neutre .
Les opportunistes, qu’ils soient politiques, ou issus des groupes armés ou de la société civile et étrangers, prospèrent dans la crise malienne en exploitant la faiblesse des institutions et les divisions sociales . Leur influence prolonge l’instabilité et compromet les espoirs de démocratie. Une sortie de crise passe par des réformes inclusives, choses que la transition s’est donnée mais ces efforts se heurtent à la résistance des acteurs qui bénéficient du statu quo.Selon mes analyses personnelles, je pense que les 3 pays de l’AES préconisent de faire des élections à la même période et avec les mêmes acteurs pour une continuité sans risque des visions du projet AES.Partant de ce postulat, je pense que les acteurs politiques doivent jouer sur la carte d’ouverture pour mieux se preparer s’ils pensent vraiment avoir le peuple avec eux afin de pouvoir remporter les futures échéances législativeses et communales .Car je vois certains sur les réseaux sociaux se réclamant des acteurs politiques alors qu’eux mêmes doutent de leur propre crédibilité. Ils ne représentent aucune portion de la population Malienne mais les réseaux sociaux appartiennent à tout le monde .Certains partisans de la transition doivent bien penser à l’intérêt public avant de faire des sorties sur les réseaux sociaux. Je profite pour inviter les jeunes à bien analyser les dynamiques en cours au lieu de suivre des “opportunistes ” pour pleurer après.
Nous faisons face à de multiples formes d’adversité, qui s’entrelacent pour créer une crise complexe affectant la population, l’économie, la sécurité et la gouvernance.La résilience des communautés et les initiatives locales offrent des lueurs d’espoir. Plaçons le Mali au-dessus de nos intérêts personnels!
Mohamed Abdellahi Elkhalil
Spécialiste des Questions Sociales et Sécuritaire du Sahel