La forêt de Sourou, située dans la province du même nom au Burkina Faso, est une zone forestière classée de 14 000 hectares dans la région de la Boucle du Mouhoun. Depuis le début de l’insurrection terroriste au Burkina Faso en 2015, cette région, comme d’autres parties du pays, a été affectée par la présence de groupes armés terroristes (GAT), notamment en raison de sa proximité avec des zones frontalières instables et de son couvert forestier dense, propice à des activités clandestines. La “chasse des terroristes” dans cette forêt fait référence aux opérations militaires menées par les forces armées burkinabè pour traquer et neutraliser ces groupes, souvent en coordination avec des unités aériennes et des supplétifs civils comme les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP).
Un exemple concret d’une telle opération dans la forêt de Sourou remonte au 10 février 2025, lorsqu’au moins 73 terroristes ont été neutralisés par l’armée burkinabè dans la province de Sourou, selon des rapports officiels. Cette action s’inscrivait dans une série d’offensives menées par les forces combattantes pour contrer les GAT, qui utilisent des zones boisées comme la forêt de Sourou comme refuges ou bases logistiques. Ces opérations combinent souvent des frappes aériennes, grâce à des drones ou des avions de chasse, et des interventions terrestres pour déloger les terroristes et narcotrafiquants, récupérer du matériel (armes, motos, bétail volé) et rétablir la sécurité dans les zones affectées.
La forêt de Sourou, bien que moins médiatisée que d’autres théâtres d’opérations comme le Sahel ou le Nord, est stratégique en raison de sa position dans l’ouest du pays, une région où les violences se sont intensifiées ces dernières années. Les groupes terroristes, affiliés à des entités comme le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) ou l’État Islamique dans le Grand Sahara (EIGS), exploitent ces espaces pour se cacher, s’entrainer , planifier des attaques ou échapper aux poursuites. Par exemple, des opérations similaires dans des forêts voisines, comme celle de Foulsaré près de la frontière malienne, ont montré comment ces zones servent de sanctuaires temporaires aux terroristes.
En 2025, les efforts de “chasse” dans la forêt de Sourou s’inscrivent dans une stratégie plus large de reconquête territoriale sous la direction des  autorités de la transtion  au pouvoir depuis 2022, dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré. Ces opérations ont été intensifiées avec l’appui de moyens aériens modernes et une mobilisation accrue des VDP. Les forces burkinabè ont rapporté des succès réguliers, comme la destruction de bases ennemies ou la neutralisation de dizaines de combattants, mais la menace persiste, les groupes armés se déplaçant souvent d’une zone à une autre.
Cependant, le schéma général des opérations antiterroristes dans cette région reste cohérent : repérage par des guetteurs ou drones, frappes ciblées, puis ratissage au sol. Ces actions visent à réduire la capacité de nuisance des GAT, mais elles s’accompagnent de défis logistiques et humanitaires, notamment le déplacement des populations locales et les risques de représailles contre les civils perçus comme collaborateurs des forces gouvernementales.


La traque des terroristes dans la région du Liptako-Gourma, qui s’étend sur les zones frontalières du Mali, du Burkina Faso et du Niger, est une opération complexe et continue, menée par les forces nationales pour contrer l’expansion des groupes armés terroristes (GAT). Cette région, souvent appelée “zone des trois frontières”, est devenue un épicentre du terrorisme au Sahel depuis le milieu des années 2010, en raison de sa géographie difficile (forêts, zones semi-arides, faible présence étatique) et de ses dynamiques socio-économiques fragiles, qui offrent un terrain favorable aux activités clandestines des groupes extrémistes violents et des narcotrafiquants .
Les groupes ciblés sont principalement affiliés à Al-Qaïda, via le Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), et à l’État islamique, via l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), qui mènent des attaques contre les civils, les forces de sécurité et les infrastructures.
En 2025, les opérations dans le Liptako-Gourma se concentrent sur des stratégies combinées : frappes aériennes (souvent par drones ou aviation), ratissages terrestres et renseignement. Par exemple, au Burkina Faso, des opérations récentes dans des zones boisées comme la forêt de Sourou (proche du Liptako-Gourma) ont permis de neutraliser des dizaines de terroristes, comme celle du 10 février 2025, où 73 combattants ont été éliminés. Au Mali, l’armée poursuit des ratissages intensifs, tandis qu’au Niger, des efforts se focalisent sur la région de Tillabéri, limitrophe du Liptako-Gourma, pour couper les routes logistiques des GAT.
Ces opérations ont des succès notables, comme la destruction de bases, la saisie d’armes et de motos (moyen de transport privilégié des terroristes), et la neutralisation de chefs locaux. Cependant, elles font face à des défis majeurs : la mobilité des groupes, qui exploitent les frontières poreuses, la complicité ou la peur des populations locales, et les tensions communautaires exacerbées par les conflits. De plus, les approches purement militaires sont critiquées pour leur incapacité à traiter les causes profondes, comme la pauvreté, le manque de gouvernance et les rivalités ethniques, qui alimentent le recrutement des GAT.
En avril 2025, la situation reste tendue, avec une intensification des efforts après le retrait des forces occidentales et une réorientation vers des partenariats régionaux ou bilatéraux. Les armées du Mali, du Burkina Faso et du Niger continuent de coordonner leurs actions, parfois sous l’égide de l’Alliance des États du Sahel (AES), formée en 2023, pour mutualiser leurs ressources. La traque dans le Liptako-Gourma reste donc un enjeu stratégique majeur, mais son issue dépend autant des avancées militaires que d’une stabilisation socio-politique durable. Dans cette même lancée ,l’armée Malienne doit accentuer la chasse aux terroristes  dans la forêt de OUADOU et l’allongement vers Ménaka .Cette stratégie mettra fin à  la capacité de nuisances  des terroristes qui sont déjà au bout de leur souffle .Les populations de ses localités doivent soutenir les armés en donnant des informations fiables .Aujourd’hui la navigation des terroristes vers les pays côtiers et l’Afrique de l’Ouest n’est plus chose cachée .Lzs pays et ceux Ouest Africains doivent chercher à établir des accords solides avec les pays de l’AES dans le but de stopper l’invasion de leur territoire par les groupes terroristes du JNIM  et de l’Etat Islamique ,des territoires jadis des points de transactions et de financement du terrorisme . 

Mohamed Abdellahi Elkhalil
Spécialiste des questions sociales et sécuritaire du Sahel