La Maison des Esclaves de Gorée, haut lieu de mémoire, a accueilli ce 27 mars un événement chargé de symboles et d’émotions. Le Secrétaire d’État à la Culture, aux Industries Créatives et au Patrimoine, M. Bakary Sarr, a présidé la cérémonie de remise de deux statues offertes à l’État du Sénégal par l’artiste ivoirien Ibrahim Touré, connu sous le nom de Massa Shula. 

Cette donation, fruit d’un engagement artistique et mémoriel, a rassemblé plusieurs personnalités diplomatiques et culturelles, dont les ambassadeurs du Ghana et de la Colombie, un représentant de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Dakar, ainsi que le directeur général de la Fondation Tano Kora, partenaire de l’artiste dans ce projet. 

L’Art au Service de la Mémoire et de la Résilience

Les deux œuvres, *Negro Calciné* et *Kunta Kinta*, incarnent la douleur de la traite négrière et l’aspiration à la liberté. À travers ces statues, Massa Shula redonne une voix aux victimes de l’histoire, rappelant l’importance du souvenir et du dialogue entre les peuples. Son choix de les installer à Gorée, symbole de l’horreur esclavagiste, renforce leur portée mémorielle et pédagogique. 

L’artiste a exprimé sa fierté de voir ses créations intégrées au patrimoine sénégalais, soulignant son engagement en faveur d’une Afrique consciente de son passé et tournée vers l’avenir. 

Un Acte de Solidarité Culturelle 

Dans son discours, M. Bakary Sarr a salué l’initiative de l’artiste ivoirien, affirmant que ce don enrichit le patrimoine artistique du Sénégal. Il a rappelé que cette collection fut initiée par le Président Léopold Sédar Senghor pour encourager la créativité africaine et préserver les traces de son héritage. 

Au-delà de la valeur artistique, cette donation incarne la solidarité entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire, témoignant de la profondeur des liens historiques et culturels entre les deux nations. M. Sarr a exprimé le souhait que ces œuvres deviennent des vecteurs de réconciliation, de justice et de dignité pour l’Afrique et sa diaspora. 

L’événement s’est clôturé par des remerciements chaleureux adressés à l’artiste donateur, aux diplomates présents et aux acteurs culturels qui ont contribué à cette rencontre. Un moment fort qui illustre le pouvoir de l’art comme pont entre les mémoires et les peuples.

Babacar Korjo Ndiaye