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Il était vraiment temps de siffler la fin de ce jeu de dupes avec des lascars aux manettes. Récemment, en Conseil des ministres, le président de la République a demandé au gouvernement de procéder à une réforme des « navétanes » en raison des « incidents violents et tragiques» qui les émaillent quelquefois, afin d’en faire un moyen de « développement du civisme ». Si on en est arrivé à ce degré de bestialité avec des blessés et des morts, c’est parce que ces activités de vacances sont devenues autres que ce qu’elles étaient. La belle époque, c’était celle de la confrontation des idées et elle ne durait que l’es- pace des vacances scolaires et universitaires. Des vacances coïncidant avec la saison des pluies. De belles confrontations intellectuelles, culturelles et sportives entre différents quartiers. Le tout dans une belle am- biance fraternelle. Les aînés assuraient des cours de va- cances gratuits à leurs cadets afin que ces derniers aient des esprits sains dans des corps sains. Des encadreurs qui étaient pour la plupart des militants de gauche. La belle époque où tout se faisait avec désintéressement. On ne parlait pas thunes. Une époque bien différente de celle qui prévaut aujourd’hui et qui se distingue par une folle barbarie. Chaque année, son lot de blessés et de morts dans nos stades. Des lieux qui auraient dû abriter des compétitions censées raffermir la fraternité et la ca- maraderie ainsi que le fair-play et qui sont, hélas, trans- formés en arènes de gladiateurs ! De tout cela, l’Etat s’en foutait. Il laissait libre cours à des acteurs de la vie spor- tive qui ont la violence dans leur ADN. C’est incompré- hensible que jusqu’au mois de février, où les écoles et les universités ont rouvert leurs portes depuis long- temps, on en soit encore à disputer des compétitions hi- vernales ! Et que des hordes de jeunes continuent d’occuper des stades pour disputer un championnat qui devrait exclusivement se tenir pendant les grandes va- cances. Tout cela pour des raisons purement mercantiles avec des messieurs qui s’accrochent aux instances de ces mouvements sans jamais lâcher. Ce qui s’est passé en janvier à Yeumbeul lors d’un affrontement entre suppor- ters avec la mort d’un jeune qui a reçu une brique sur la tête nous parait être une aberration. C’est la somme des errements de certains acteurs de la politique parmi les- quels beaucoup de salopards se réfugient dans ces mou- vements pour s’enrichir. Un véritable business avec aux manettes des lascars sans foi ni loi et qui ne croient qu’au fric. De l’argent qui ne sert, malheureusement, ja- mais aux pratiquants mais à ces individus en mesure de commettre des crimes pour se pérenniser au pouvoir. Que ceux qui se sentent morveux se mouchent…
KÀCCOOR BI – LE TEMOIN